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 E. Boude 1866 

Tableau: Roi Saint-Louis et Saint-Jean l'Évangéliste

 

Le début de l'Evangile selon saint Jean. = Initium Sancti Evangelii secundum Joannem.

L’évangile de saint Jean est la dernière addition qui ait été communément faite à la messe. Il y a environ cinq cents ans[1] que beaucoup de prêtres l’ont récité tout bas par dévotion, en commençant leur action de grâces ; et la dévotion des peuples les a portés à le réciter tout haut avant que de quitter l’autel. Selon un grand nombre d’anciens sacramentaires, aussi bien que selon les anciens rituels, on finit les cérémonies du baptême par la récitation de l’évangile de saint Jean sur les nouveaux baptisés à cause de ces paroles : Il leur a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu, à eux qui croient en son nom, qui sont nés de Dieu, etc. Et il ne convient pas moins de dire à la fin du saint sacrifice celles-ci : Le Verbe s’est fait chair, et il a habité en nous ; puisque Jésus-Christ se rend réellement présent sur l’autel, et qu’il habite en nous par la sainte communion. Dans le missel des Jacobins, écrit en 1254, on voit l’évangile de saint Jean parmi les prières que le prêtre, suivant sa dévotion, disait après la messe. Les statuts des Chartreux[2] portent qu’à la fin de la messe sèche[3] de la sainte Vierge, Salve sancta Parens, qu’on doit réciter tous les jours dans les cellules après prime ou tierce, on dit l’évangile de saint. Jean : et l’on a vu dans Durand[4], en 1286, que des prêtres commençaient cet évangile à l’autel. Un missel d’Arras, écrit au treizième siècle, où il n’y a point de bénédiction à la messe, y met l’évangile de saint Jean[5]. On le trouve dans la suite, en plusieurs missels, comme le commencement de l’action de grâces. Il est ainsi dans un missel de Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris, dans un de Sainte-Geneviève d’environ trois cents ans, et dans quelques autres écrits aussi vers l’an 1400, quoiqu’il ne soit pas en divers autres, écrits vers le même temps. Il est marqué dans ces anciens missels que le prêtre le dit en se déshabillant[6]. De là vient qu’au diocèse de Paris, et en plusieurs autres églises de France, à la messe solennelle, on dit cet évangile en allant de l’autel à la sacristie, ou même à la sacristie.[7]

 

Saint-Louis et la messe

 

Saint Louis de France, qui a travaillé plus durement peut-être qu’aucun sujet de son royaume et qui fut un des meilleurs et des plus glorieux souverains qui régnèrent jamaisSUR LE ROYAUME de France, trouvait le temps d’entendre deux à trois Messes par jour !

Des courtisans lui ont suggéré que peut-être il se surmenait en assistant si souvent à la Messe. Le roi a répondu : " Si je passais bien plus de temps à m’adonner aux plaisirs de la chasse, ou à recevoir mes amis au cours de banquets somptueux, ou si je fréquentais plusieurs heures par jour les théâtres et les lieux d’amusement, vous ne me reprocheriez pas de consacrer trop de temps aux plaisirs.

Vous oubliez, mes bons amis, qu’en entendant Messe je n’obtiens pas seulement pour moi-même d’innombrables bénédictions, mais que je confère ainsi à mon royaume les avantages les plus importants, bien plus que je ne pourrais le faire d’aucune autre manière. "

 

Cette réponse de St Louis pourrait être adressée à ces milliers de chrétiens indifférents et apathiques qui pourraient facilement entendre la Messe chaque jour et qui ne le font pas.

Même si c’était au prix d’un grand sacrifice, les bénédictions et les faveurs qu’ils recevraient dépasseraient leurs plus grands espoirs. Mais, en réalité, beaucoup pourraient entendre la Messe sans faire aucun sacrifice, ou à un prix si dérisoire que leur culpabilité, en négligeant ce Divin Sacrifice, est en vérité incompréhensible. Seule une lamentable ignorance peut expliquer pourquoi tant de catholiques négligent d’entendre la Messe chaque jour.

S’ils entendaient la Messe, la journée aurait pour eux plus de valeur que mille jours, si merveilleux seraient les grâces et les avantages qu’ils en recevraient.

Loin de perdre du temps, leurs affaires prospéreraient et ils arriveraient à un degré de félicité qu’ils ne pourraient espérer atteindre autrement.

 

Saint-Louis et l'aigle aux yeux de colombe. Comme l'aigle, ceux qui espèrent dans le Seigneur déploient leurs ailes pour renouveler leur force. Saint-Jean était l'apôtre préféré du roi Louis "L'évangile du roi"

L'aigle est le symbole particulier de l'évangéliste Jean. Cela vient d'un texte du prophète Ézéchiel qui décrit sa vision : Je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux dont voici l'aspect : ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes... Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d'homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à de gauche, et tous les quatre avaient une face d'aigle (Ez 1,5-6.10). La tradition a vu dans ces animaux les symboles des évangélistes.

 

Ce tableau n'est pas très abouti, l'auteur n'est pas répertorié. Il s'agit d'une commande (Don de Dame Chauvet, née Hélène Fournier)

 

En bas, détails du tableau: Aigle tenant un encrier et une plume (syumbole des Ã©critures), Saint-Jean l'Évangéliste qui montre une direction (Dieu).

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